
Clinitex : quand le business plan laisse place au human plan
Clinitex : quand le business plan laisse place au human plan
Et si la performance économique passait d’abord par la confiance ?
Dans un secteur souvent perçu comme productiviste, Clinitex fait figure d’exception.
Sous l’impulsion d’Edouard Pick, son PDG, ce groupe de nettoyage, certifié B Corp depuis 2020, a choisi de piloter son développement non plus par les chiffres, mais par l’humain.
Fini les business plans à rallonge : Clinitex parle aujourd’hui de “human plan”, de “seuil de prospérité” et même d’“autodétermination des salaires”.
Et contre toute attente, ça fonctionne : le chiffre d’affaires a doublé en trois ans.
Un groupe qui nettoie… et qui inspire
Fondée en 1980, l’entreprise familiale compte aujourd’hui près de 4 000 collaborateurs à travers la France.
Son métier : le nettoyage B2B — du siège social à l’usine, du bloc opératoire à la salle de classe.
Deux populations cohabitent :
- 3 800 agents de propreté, sur le terrain,
- 200 collaborateurs “au clavier”, dans les fonctions support et commerciales.
Depuis 2020, Clinitex est certifiée B Corp, une reconnaissance qui vient surtout valider des pratiques déjà existantes : autonomie, sobriété, et management de la confiance.
“B Corp a surtout mis des mots et des preuves sur une philosophie déjà ancrée.”
— Edouard Pick, PDG de Clinitex
Du business plan au human plan
“Je pouvais tirer les chiffres vers le haut ou vers le bas selon l’histoire que je voulais raconter. Mais ça n’embarque personne.”
Plutôt que de planifier la croissance sur Excel, Edouard Pick a décidé de partir des envies et des projets de ses collaborateurs.
Il crée les conditions pour que chacun puisse faire émerger ses idées : accompagnement, coaching, tests de valeurs, “académie interne” pour aider à formaliser les projets.
Les résultats ont suivi naturellement :
le chiffre d’affaires a doublé et le réseau s’est densifié, au rythme des initiatives portées par les équipes.
Chez Clinitex, le développement est devenu une conséquence, pas une injonction.
Le “seuil de prospérité” : un autre rapport à la performance
Inspiré par Pierre Rabhi et sa vision de la “sobriété heureuse”, Edouard Pick a inventé un indicateur maison : le seuil de prospérité.
Chaque année, Clinitex détermine le niveau de performance nécessaire pour que toutes les parties prenantes “mangent à leur faim” :
- l’État, via l’impôt et les contributions obligatoires ;
- les salariés, via la participation, l’intéressement et les salaires ;
- les banques, via le remboursement des dettes et les investissements ;
- les actionnaires, via une rémunération plafonnée et transparente (environ 3,5 %) ;
- la société, via les fonds de dotation et les actions à impact.
Une fois ce seuil atteint, le surplus renforce la solidité financière de l’entreprise.
Résultat : une approche apaisée du capitalisme, sans renoncer à l’ambition.
Et surtout, un seul chiffre de référence : sommes-nous au-dessus ou en dessous de notre seuil de prospérité ?
Une manière simple et lisible d’aligner toute l’entreprise.
Transparence et autodétermination des salaires
En 2015, Clinitex franchit un cap : tous les salaires deviennent visibles en interne.
La démarche, inédite dans le secteur, installe rapidement plus d’équité et de confiance.
Les effets sont concrets :
- des erreurs corrigées en quelques jours,
- des écarts expliqués ou ajustés,
- un climat apaisé et adulte.
Depuis, l’entreprise est allée plus loin avec l’autodétermination des salaires.
Chaque collaborateur peut désormais proposer une revalorisation de son salaire.Non pas en fonction de son ancienneté ou de ses performances, mais en lien direct avec les responsabilités qu’il assume réellement au quotidien.
Les demandes sont discutées collectivement, puis publiées en toute transparence.
Résultat : 60 collaborateurs sur 200 ont formulé une demande, les autres se sont estimés alignés avec leur rémunération actuelle.
On pourrait se demander si cette liberté salariale n’ouvre pas la porte à de nouvelles inégalités de genre — entre celles et ceux qui osent se positionner et ceux qui s’autocensurent.
Chez Clinitex, c’est justement l’inverse qui s’est produit : les femmes ont formulé davantage de demandes que les hommes.
Un signe que la transparence, bien cadrée, peut devenir un levier d’équité plutôt qu’un risque.
Confiance et cadre : la liberté organisée
Chez Clinitex, les décisions se prennent selon un principe simple : la sollicitation d’avis.
Concrètement, celui qui porte un sujet décide, mais après avoir consulté les personnes concernées — collègues, experts, direction.
Un exemple illustre bien cette approche : le changement de mutuelle a été conduit non pas par la direction, mais par l’équipe RH elle-même.
Elle a mené l’appel d’offres, consulté le CSE, comparé les solutions et rendu sa décision.
La seule consigne donnée par Edouard Pick tenait en une phrase :
“Rendez le monde de la mutuelle plus beau pour nos agents.”
Résultat : un choix plus pertinent, plus rapide et surtout plus incarné, parce qu’il a été décidé par ceux qui allaient en vivre les conséquences.
Même philosophie sur le télétravail.
Plutôt qu’un accord collectif figé, Clinitex a choisi de faire confiance au discernement individuel :
“Loin des yeux, loin du cœur.”
Autrement dit, chacun est libre d’organiser son rythme, à condition de rester connecté à l’équipe.
Cette souplesse évite les règles rigides (“deux jours fixes”, “droit au télétravail”) et favorise un rapport plus adulte et plus responsable au travail.
Et sur le terrain ?
Si Clinitex revendique une culture de la confiance, elle doit composer avec un cadre légal très strict.
Le secteur de la propreté est régi par un principe de continuité : lors d’un changement de prestataire, les agents en poste sont automatiquement transférés à la nouvelle entreprise, avec le même contrat, le même salaire et la même ancienneté.
C’est une garantie essentielle pour les salariés, mais aussi une contrainte pour les employeurs, qui ont peu de marge de manœuvre sur la rémunération.
Les salaires sont fixés par la convention de branche : impossible donc de les modifier ou de les revaloriser unilatéralement.
Clinitex concentre donc ses efforts sur tout ce qui peut améliorer concrètement l’expérience de travail :
- 🧾 Une application mobile qui permet à chaque agent de se verser un acompte de salaire à tout moment, sans devoir le demander à son manager.
- 🌍 Des outils numériques traduits en plusieurs langues (arabe, portugais, espagnol, anglais), pour rendre l’information accessible à tous.
- ⚗️ Une autonomie accrue, jusque dans la fabrication des produits d’entretien, grâce à un système d’électrolyse du sel qui permet de produire sur place un détergent écologique.
- 🤝 Une écoute sociale réelle, avec une assistante sociale à temps plein, un accompagnement sur la parentalité isolée, la gestion des dettes ou la précarité.
Ces initiatives peuvent sembler modestes vues de loin, mais elles changent profondément la vie quotidienne de milliers de salariés.
Elles traduisent une conviction simple : quand on ne peut pas tout changer, on peut au moins rendre le travail plus digne, plus fluide et plus humain.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
96 % des collaborateurs se disent heureux ou très heureux,
et 85 % des agents multi-employeurs citent Clinitex comme leur employeur préféré.
Une raison d’agir simple : “rendre le monde plus beau”
Clinitex n’a pas une “raison d’être”, mais une raison d’agir : rendre le monde plus beau.
Une phrase simple, mais un cap clair :
- chez les clients, en entretenant des lieux sains et agréables ;
- chez les collaborateurs, en offrant des conditions de travail dignes et stimulantes ;
- dans la société, en agissant pour un impact social et environnemental réel.
En conclusion
Clinitex n’a rien d’une utopie.
C’est une entreprise de 4 000 personnes, dans un marché ultra-concurrentiel, où 1 % de marge nette est déjà une belle année.
Mais c’est aussi la preuve qu’on peut concilier performance et sens, cadre et liberté, impact et exigence.
“Rendre le monde plus beau, c’est rendre le travail plus digne et plus clair.
Le reste — croissance, notoriété, performance — suit.”
💡 À retenir
🧭 Un modèle de pilotage fondé sur les envies plutôt que les tableaux Excel.
💬 Une transparence qui éclaire sans fragiliser.
🤝 Une confiance exigeante, mais féconde.

Clinitex : quand le business plan laisse place au human plan
Sommaire
1. L’épargne salariale et retraite, kézako ?
- L’épargne salariale, comment ça marche ?
- L’intéressement en bref
- Intéressement & start-ups/scale-ups, le combo parfait
- L’intéressement en chiffres
2. Une solution gagnant-gagnant !
- Des économies pour tous
- L’épargne salariale, un outil 360°
3. Mise en place de l’intéressement : tuto !
- 7 choses à savoir sur l’accord d’intéressement
- Les 3 grandes étapes à suivre
- Les règles d’or pour un accord réussi
- Use case #1: start-up de 200 collaborateurs
- Use case #2 : start-up de 45 collaborateurs
4. 5 conseils pour bien choisir son prestataire
- Le maître mot : la pédagogie
- Une épargne qui ressemble à vos salariés !
- L’importance d’une gamme d’investissement diversifiée • RSE : priorité aux valeurs de vos collaborateurs
- Frais transparents & compétitifs
5. (Bonus) Soigner les finitions !
- Les démarches administratives, on s’en occupe !
- Communiquez, communiquez... et communiquez !
Nous gérons l’épargne de leurs salariés
Clinitex : quand le business plan laisse place au human plan
Et si la performance économique passait d’abord par la confiance ?
Dans un secteur souvent perçu comme productiviste, Clinitex fait figure d’exception.
Sous l’impulsion d’Edouard Pick, son PDG, ce groupe de nettoyage, certifié B Corp depuis 2020, a choisi de piloter son développement non plus par les chiffres, mais par l’humain.
Fini les business plans à rallonge : Clinitex parle aujourd’hui de “human plan”, de “seuil de prospérité” et même d’“autodétermination des salaires”.
Et contre toute attente, ça fonctionne : le chiffre d’affaires a doublé en trois ans.
Un groupe qui nettoie… et qui inspire
Fondée en 1980, l’entreprise familiale compte aujourd’hui près de 4 000 collaborateurs à travers la France.
Son métier : le nettoyage B2B — du siège social à l’usine, du bloc opératoire à la salle de classe.
Deux populations cohabitent :
- 3 800 agents de propreté, sur le terrain,
- 200 collaborateurs “au clavier”, dans les fonctions support et commerciales.
Depuis 2020, Clinitex est certifiée B Corp, une reconnaissance qui vient surtout valider des pratiques déjà existantes : autonomie, sobriété, et management de la confiance.
“B Corp a surtout mis des mots et des preuves sur une philosophie déjà ancrée.”
— Edouard Pick, PDG de Clinitex
Du business plan au human plan
“Je pouvais tirer les chiffres vers le haut ou vers le bas selon l’histoire que je voulais raconter. Mais ça n’embarque personne.”
Plutôt que de planifier la croissance sur Excel, Edouard Pick a décidé de partir des envies et des projets de ses collaborateurs.
Il crée les conditions pour que chacun puisse faire émerger ses idées : accompagnement, coaching, tests de valeurs, “académie interne” pour aider à formaliser les projets.
Les résultats ont suivi naturellement :
le chiffre d’affaires a doublé et le réseau s’est densifié, au rythme des initiatives portées par les équipes.
Chez Clinitex, le développement est devenu une conséquence, pas une injonction.
Le “seuil de prospérité” : un autre rapport à la performance
Inspiré par Pierre Rabhi et sa vision de la “sobriété heureuse”, Edouard Pick a inventé un indicateur maison : le seuil de prospérité.
Chaque année, Clinitex détermine le niveau de performance nécessaire pour que toutes les parties prenantes “mangent à leur faim” :
- l’État, via l’impôt et les contributions obligatoires ;
- les salariés, via la participation, l’intéressement et les salaires ;
- les banques, via le remboursement des dettes et les investissements ;
- les actionnaires, via une rémunération plafonnée et transparente (environ 3,5 %) ;
- la société, via les fonds de dotation et les actions à impact.
Une fois ce seuil atteint, le surplus renforce la solidité financière de l’entreprise.
Résultat : une approche apaisée du capitalisme, sans renoncer à l’ambition.
Et surtout, un seul chiffre de référence : sommes-nous au-dessus ou en dessous de notre seuil de prospérité ?
Une manière simple et lisible d’aligner toute l’entreprise.
Transparence et autodétermination des salaires
En 2015, Clinitex franchit un cap : tous les salaires deviennent visibles en interne.
La démarche, inédite dans le secteur, installe rapidement plus d’équité et de confiance.
Les effets sont concrets :
- des erreurs corrigées en quelques jours,
- des écarts expliqués ou ajustés,
- un climat apaisé et adulte.
Depuis, l’entreprise est allée plus loin avec l’autodétermination des salaires.
Chaque collaborateur peut désormais proposer une revalorisation de son salaire.Non pas en fonction de son ancienneté ou de ses performances, mais en lien direct avec les responsabilités qu’il assume réellement au quotidien.
Les demandes sont discutées collectivement, puis publiées en toute transparence.
Résultat : 60 collaborateurs sur 200 ont formulé une demande, les autres se sont estimés alignés avec leur rémunération actuelle.
On pourrait se demander si cette liberté salariale n’ouvre pas la porte à de nouvelles inégalités de genre — entre celles et ceux qui osent se positionner et ceux qui s’autocensurent.
Chez Clinitex, c’est justement l’inverse qui s’est produit : les femmes ont formulé davantage de demandes que les hommes.
Un signe que la transparence, bien cadrée, peut devenir un levier d’équité plutôt qu’un risque.
Confiance et cadre : la liberté organisée
Chez Clinitex, les décisions se prennent selon un principe simple : la sollicitation d’avis.
Concrètement, celui qui porte un sujet décide, mais après avoir consulté les personnes concernées — collègues, experts, direction.
Un exemple illustre bien cette approche : le changement de mutuelle a été conduit non pas par la direction, mais par l’équipe RH elle-même.
Elle a mené l’appel d’offres, consulté le CSE, comparé les solutions et rendu sa décision.
La seule consigne donnée par Edouard Pick tenait en une phrase :
“Rendez le monde de la mutuelle plus beau pour nos agents.”
Résultat : un choix plus pertinent, plus rapide et surtout plus incarné, parce qu’il a été décidé par ceux qui allaient en vivre les conséquences.
Même philosophie sur le télétravail.
Plutôt qu’un accord collectif figé, Clinitex a choisi de faire confiance au discernement individuel :
“Loin des yeux, loin du cœur.”
Autrement dit, chacun est libre d’organiser son rythme, à condition de rester connecté à l’équipe.
Cette souplesse évite les règles rigides (“deux jours fixes”, “droit au télétravail”) et favorise un rapport plus adulte et plus responsable au travail.
Et sur le terrain ?
Si Clinitex revendique une culture de la confiance, elle doit composer avec un cadre légal très strict.
Le secteur de la propreté est régi par un principe de continuité : lors d’un changement de prestataire, les agents en poste sont automatiquement transférés à la nouvelle entreprise, avec le même contrat, le même salaire et la même ancienneté.
C’est une garantie essentielle pour les salariés, mais aussi une contrainte pour les employeurs, qui ont peu de marge de manœuvre sur la rémunération.
Les salaires sont fixés par la convention de branche : impossible donc de les modifier ou de les revaloriser unilatéralement.
Clinitex concentre donc ses efforts sur tout ce qui peut améliorer concrètement l’expérience de travail :
- 🧾 Une application mobile qui permet à chaque agent de se verser un acompte de salaire à tout moment, sans devoir le demander à son manager.
- 🌍 Des outils numériques traduits en plusieurs langues (arabe, portugais, espagnol, anglais), pour rendre l’information accessible à tous.
- ⚗️ Une autonomie accrue, jusque dans la fabrication des produits d’entretien, grâce à un système d’électrolyse du sel qui permet de produire sur place un détergent écologique.
- 🤝 Une écoute sociale réelle, avec une assistante sociale à temps plein, un accompagnement sur la parentalité isolée, la gestion des dettes ou la précarité.
Ces initiatives peuvent sembler modestes vues de loin, mais elles changent profondément la vie quotidienne de milliers de salariés.
Elles traduisent une conviction simple : quand on ne peut pas tout changer, on peut au moins rendre le travail plus digne, plus fluide et plus humain.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
96 % des collaborateurs se disent heureux ou très heureux,
et 85 % des agents multi-employeurs citent Clinitex comme leur employeur préféré.
Une raison d’agir simple : “rendre le monde plus beau”
Clinitex n’a pas une “raison d’être”, mais une raison d’agir : rendre le monde plus beau.
Une phrase simple, mais un cap clair :
- chez les clients, en entretenant des lieux sains et agréables ;
- chez les collaborateurs, en offrant des conditions de travail dignes et stimulantes ;
- dans la société, en agissant pour un impact social et environnemental réel.
En conclusion
Clinitex n’a rien d’une utopie.
C’est une entreprise de 4 000 personnes, dans un marché ultra-concurrentiel, où 1 % de marge nette est déjà une belle année.
Mais c’est aussi la preuve qu’on peut concilier performance et sens, cadre et liberté, impact et exigence.
“Rendre le monde plus beau, c’est rendre le travail plus digne et plus clair.
Le reste — croissance, notoriété, performance — suit.”
💡 À retenir
🧭 Un modèle de pilotage fondé sur les envies plutôt que les tableaux Excel.
💬 Une transparence qui éclaire sans fragiliser.
🤝 Une confiance exigeante, mais féconde.


